quarta-feira, 1 de junho de 2011

Bactérie tueuse : l'Espagne demande réparation

Bactérie tueuse : l'Espagne demande réparation

LEMONDE.FR avec AFP | 01.06.11 | 06h29  •  Mis à jour le 01.06.11 | 16h40



Sur un marché de Malaga, dans le sud de l'Espagne, lundi 30 mai.
Sur un marché de Malaga, dans le sud de l'Espagne, lundi 30 mai.AP/Sergio Torres

Montrée du doigt dans le scandale de la contamination par la bactérie E. coli à l'origine de diarrhées mortelles en Allemagne, l'Espagne a indiqué mercredi 1er juin envisager une action légale contre les autorités de Hambourg. "La bactérie n'est pas en Espagne", a affirmé le ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, sur la radio Cadena Ser. "Une fois que la vérité est rétablie, il reste à réparer les dommages, qui sont importants", a-t-il ajouté. La veille, la chef de la diplomatie espagnole avait indiqué vouloir "demander une indemnisation à la Commission européenne pour compenser le dommage financier qu'auront subi [ses] producteurs".

La Commission s'est de son côté défendue d'avoir mis en cause l'Espagne dans l'alerte diffusée vendredi. "Personne n'a incriminé un pays ou une région", a insisté une porte-parole. "Les autorités allemandes ont informé la Commission qu'elles avaient identifié l'un des vecteurs de transmission de la bactérie, des concombres bio importés de deux provinces d'Espagne, Almería et Malaga", précisait le texte de la Commission. Un autre lot provenait des Pays-Bas, ajoutait l'alerte.

ESPÈCE RARE
Mais si l'on sait désormais qu'une espèce rare de la bactérie E. coli est à l'origine de l'épidémie, celle-ci n'a toutefois pas été trouvée dans les concombres importés d'Espagne, et la source de cette contamination "sans précédent" n'a pas encore été découverte, a précisé mardi 31 mai la Commission européenne. L'identification de la source de la contamination "est une priorité absolue", souligne le commissaire européen chargé de la santé, John Dalli, dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion d'experts des 27 Etats membres.
Par mesure de précaution, les autorités italiennes avaient saisi lundi et mardi 1,6 tonne de concombres provenant d'Andalousie. Les analyses menées sur les lots saisis se sont toutes révélées négatives. Ces "résultats rassurants (...) semblent confirmer les conclusions des autorités sanitaires de Hambourg, selon lesquelles la contamination qui a touché les citoyens allemands et les touristes d'autres pays européens (...) ne proviendrait pas des concombres importés d'Espagne mais d'autres causes encore inconnues", a déclaré le ministre de la santé, Ferruccio Fazio.
Après toutes ces annonces "disculpant" le concombre espagnol, l'autorité de sécurité alimentaire danoise a levé mercredi sa recommandation de ne pas consommer de concombres espagnols. En revanche, l'autorité maintient sa recommandation d'éviter concombres, tomates et salades venant du nord de l'Allemagne.

"ÉPISODE SANS PRÉCÉDENT"
L'épidémie de E. coli entéro-hémorragique (ECEH) est considérée comme "un épisode sans précédent", mais les bilans des victimes divergent entre la Commission et l'Allemagne, foyer de l'épidémie. La Commission a annoncé mardi soir neuf décès en Allemagne et un en Suède. Dans la matinée, ce bilan était encore de trois décès en Allemagne. Les autorités allemandes font, elles, état de 15 décès et de 373 cas.

"Quinze cas ont été confirmés en Suède, 14 au Danemark, six en France, sept aux Pays-Bas, deux au Royaume-Uni, deux en Autriche, un en Espagne et deux en Suisse", selon le dernier bilan publié par la Commission. La porte-parole avait mentionné dans la matinée "trois cas présumés aux Etats-Unis". M. Dalli a souligné que le nombre de nouveaux cas semblait décliner, mais il a invité les autorités de tous les Etats de l'UE à demeurer "vigilantes". L'Institut Robert Koch notamment maintient ses recommandations contre la consommation de tomates, concombres et salades crues.

Sem comentários: