quinta-feira, 16 de junho de 2011

La liberté est-elle menacée par l’égalité ? (Tema do exame de Filosofia, 16.06.2011)

La liberté est-elle menacée par l’égalité ?


PROBLEME : la liberté concernée par ce sujet semble être la liberté extérieure et politique, car l’égalité présuppose une vie avec les hommes. Le rapport entre la liberté et l’égalité est problématique car d’un côté, c’est à cause de l’égalité devant la loi que nous sommes soumis à ces lois et par là limités dans notre liberté mais d’un autre côté si l’égalité n’est pas instaurée, c’est l’inégalité qui règne menaçant aussi notre liberté, car nous sommes alors soumis à des rapports de force, compromettant notre liberté. Dès lors, on peut s’interroger sur le lien entre liberté et égalité, qui sont pourtant associées ( « liberté, égalité et fraternité »), la seconde est-elle condition ou menace pour la première? Et jusqu’à quel point?

PLAN POSSIBLE

I.    L’égalité comme menace pour notre indépendance
A. A l’état de nature, c’est-à-dire l’état des hommes avant la création des lois et de l’Etat, c’est parce que les hommes ont égaux, y compris dans leur aspiration à la plus grande liberté possible, que « l’homme est un loup pour l’homme » selon Hobbes, dans Le léviathan .
B. dans le Gorgias de Platon, le personnage de Calliclès soutient qu’être libre, c’est être capable de répondre à ses passions et désirs, de  mettre à leur service toutes ses forces; cela présuppose doc de pouvoir jouir de toutes ses capacités sans entraves, ni limites. Et c’est alors qu’il présente les lois comme une invention des faibles, qui dénonçant l’inégalité comme injuste, sont parvenus, via les lois, à faire triompher l’idée d’égalité. Sans cette égalité devant la loi, les plus forts auraient pu, selon Calliclès, faire davantage et être plus libre.
C. L’idée de stricte égalité peut empêcher de faire plus au gré de nos désirs: pourquoi ne serais-je pas libre de donner plus à l’un qu’à l’autre?
TR: Si l’inégalité fait que nous ne sommes libres que proportionnellement à nos forces et donc de manière inégale, nous ne sommes pas égaux devant l’instauration de l’égalité, elle coûte plus aux uns qu’aux autres. Cependant n’est-ce pas une vue bien courte du rapport entre liberté et égalité?

II.    L’égalité comme condition de la liberté, de l’autonomie
A. Si on entend en effet par liberté, indépendance, tout la menace!! Et d’ailleurs ce qui caractérise cette liberté, c’est sa précarité. C’est d’ailleurs pour cela que les hommes ont accepté de se soumettre à des lois et à l’Etat, d’où l’entrée dans l’état civil et le contrat social et ici l’égalité devant la loi est une garantie de liberté égale et pérenne pour chacun.
B. L’égalité devant la loi et dans l’exercice de la souveraineté est ce qui garantit à la fois contre l’arbitraire du pouvoir, le fait que certains soient au -dessus des lois et aussi de l’hétéronomie: si chacun est membre du souverain ( comme dans le contrat de Rousseau) en obéissant à la loi, on n’obéit qu’à soi-même , on est auto-nome et donc libre ( être libre ce n’est pas ne pas avoir de règles ou de limites mais n’avoir que des règles qu’on s’est soi-même données ou des limites que l’on puisse accepter). Cette égalité devant la loi et dans l’exercice de la souveraineté permet aussi de se libérer de l’esclavage du désir et d’être gouverné par sa raison, un pas de plus vers la liberté, la réelle liberté
C.Même si l’égalité et son respect peut nous priver de certaines possibilités et par là semblait contraire à notre liberté, comme le montre la théorie du voile d’ignorance, ne sachant pas qui nous sommes, quelles sont nos forces et aspirant comme tout homme aux libertés et biens de base, nous ne pouvons que trouver juste et réclamer l’égalité en droits et y voir une condition de notre liberté.
TR: mais John Rawls souligne aussi que sous ce voile, les hommes accepteraient sous certaines conditions une certaine inégalité de condition au plan socio-économique; dès lors, si l’égalité en droits semble être une condition pour la liberté, faut-il pour autant exiger plus d’égalité?

III. L’égalite peut menacer la liberté: par ses excès ou ses insuffisances
Si pour Marx, l’égalité en droits masque, comme instrument de domination idéologique, des inégalités de fait, empêchant que chacun puisse également jouir de ses droits et libertés, et fait entrer en rivalité les hommes toujours divisés et soumis au désir de posséder, on peut noter que trop d’égalité peut aussi menacer la liberté. Plusieurs philosophes ont pointé les dangers
⁃    de la passion de l’égalité: comme Tocqueville qui y voit la cause d’une société uniforme, de la tyrannie de la majorité et de l’avènement possible d’un despotisme doux en démocratie
⁃    du sacrifice des libertés individuelles au nom de la liberté politique, se contentant de cette égalité dans la souveraineté et devant la loi ( B.Constant critiquant Rousseau, la liberté des modernes contre celle des anciens)
⁃    de l’idéal moral d’égalité , comme Nietzsche qui voit dans celui-ci, une des ces valeurs contre à la vie
⁃    les dangers de l’égalitarisme …
On aurait pu aussi faire un III, dans une perspective plus sartrienne,  en disant que la liberté n’est menacé par rien, nous sommes libres quelques soient les conditions, nous avons toujours le choix et dire le contraire serait être de mauvaise foi

REFERENCES : Rousseau, Tocqueville, Hobbes, Rawls, Marx…

Sem comentários: