sexta-feira, 10 de julho de 2009

PARTI DE LA DETTE

Il y a un peu plus de deux ans, en pleine campagne présidentielle, deux candidats - François Bayrou et, à un moindre degré, Ségolène Royal - avaient mis au premier rang de leurs préoccupations l'envolée de la dette publique de la France. Le candidat centriste envisageait même d'inscrire dans la Constitution un plafond de la dette. Avec la crise, l'économie française ressemble à une machine à fabriquer de l'endettement. Aujourd'hui, selon les derniers chiffres de l'Insee, la dette publique - Etat, collectivités locales et Sécurité sociale - atteint 1 413 milliards d'euros, soit 72,9 % du PIB.

L'envolée de l'endettement atteint des proportions inouïes. Selon le ministère du budget, il atteindra, à la fin de cette année, 77 % du PIB, 83 % en 2010, 86 % en 2011 et 88 % en 2012. On ose à peine rappeler que, en vertu du traité de Maastricht, l'endettement public devrait être limité à 60 % du PIB.

La crise a fait voler en éclats toutes les barrières de précaution. Mais le fait nouveau, c'est que, comme aux Etats-Unis à la fin des années 1980, quand républicains et démocrates conjuguaient leurs efforts face à un endettement alors abyssal, il se constitue, informellement, en France, un parti de la dette. Il rassemble tous ceux qui, à droite comme à gauche, s'inquiétent de l'ardoise que le pays va laisser aux générations futures.

Le 8 juillet, à l'Assemblée nationale, en défendant une motion de censure du PS, Laurent Fabius s'est appuyé sur un constat de Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, pour souligner qu'avec l'endettement accumulé "la France devra rembourser cette année plus que le produit de l'impôt sur le revenu". Jeudi 9 juillet, au "Talk Orange - Le Figaro", l'ancien premier ministre, s'inquiétant du coût de l'emprunt Sarkozy, a ironisé : "Quand on a un endettement colossal, dire "Les caisses sont vides, on va les vider encore"..."

A droite, le rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, Philippe Marini, parle de "l'insoutenable légéreté des dettes publiques". Son président, le centriste Jean Arthuis, juge la situation "hyperpréoccupante", n'excluant pas que la dette publique frôle les 100 points de PIB après 2012 ! Si l'Etat se refinance actuellement à des taux historiquement bas, cet état de grâce va prendre fin. La charge de la dette va augmenter entre 2009 et 2012. Le parti "transcourants" de la dette a toutes les raisons de sonner l'alarme. C'est une cause nationale. Qui mériterait que des politiques de gauche et de droite réfléchissent ensemble aux moyens d'éviter d'être engloutis demain par le tsunami de l'endettement.

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