sexta-feira, 18 de novembro de 2011

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La défiance des marchés pousse la France à emprunter au prix fort

LEMONDE.FR avec AFP | 17.11.11 | 19h22   •  Mis à jour le 17.11.11 | 21h08


REUTERS/AMANDA ANDERSEN

La crise de la dette dans la zone euro a contraint la France, et plus encore l'Espagne, à payer jeudi 17 novembre le prix fort pour emprunter sur les marchés. La journée a commencé dans la tension avec de nouveaux records sur le marché des emprunts d'Etat. Plusieurs pays de la zone euro, dont la France et l'Espagne, ont confirmé jeudi leur décrochage avec l'Allemagne, seul Etat de l'Union monétaire à inspirer encore vraiment confiance.

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L'écart des taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne d'une part et l'Espagne d'autre part s'est encore élargi jeudi matin, juste avant que Paris et Madrid se présentent sur les marchés pour lever plus de dix milliards d'euros.
En fin de journée, l'écart de taux entre la France et l'Allemagne se réduisait à 174,4 points de base.
Le taux à 10 ans de la France, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, se repliait à 3,625 % contre 3,699 % mercredi. Le Bund allemand s'échangeait dans le même temps à 1,890 % contre 1,813 % la veille.

"PAS DE DÉFIANCE"
La France est parvenue à emprunter près de sept milliards d'euros sur cinq et deux ans, mais la deuxième économie de la zone euro a payé cher. Le taux est toutefois resté raisonnable, ce qui a quelque peu rassuré les marchés. D'autant que la demande a été au rendez-vous aussi bien en France qu'en Espagne, signe que les investisseurs n'ont pas totalement perdu confiance.
Il n'y a "pas de défiance vis-à-vis de la France et l'adjudication de ce matin s'est déroulée normalement, notre offre de titres a été sursouscrite", a affirmé le ministre des finances français François Baroin.

>> Pour comprendre les mots de la finance, consulter ce lexique

La tension s'est donc relâchée quelque peu, l'écart de taux entre la France et l'Allemagne, qui avait dépassé les 200 points de base en début de journée, se resserrant ensuite à 175. Les Bourses sont toutefois restées dans le rouge, tout au long de la journée, terminant toutes en baisse mais avec des pertes limitées. Paris, plus forte baisse en Europe, a ainsi cédé 1, 78 % en clôture.
SEUIL DANGEREUX POUR L'ESPAGNE
L'Espagne a quant à elle réussi son pari, mais au prix fort. Elle a emprunté 3, 5 milliards d'euros sur dix ans à un taux record frôlant les 7 %, un seuil considéré comme dangereux par les analystes. Pour mémoire, l'Allemagne emprunte sur dix ans au taux de 1, 8 %.
"L'Espagne se rapproche de la zone de sauvetage", réagissait le journal El Pais, exprimant un sentiment généralisé dans la presse espagnole. Faux, a rétorqué la ministre des finances espagnole, Elena Salgado, réfutant l'idée que son pays ait besoin d'une aide de la Banque centrale européenne.
Mais face à cette hausse très nette du coût du refinancement de la dette espagnole, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a exigé une "réponse immédiate" de l'Europe face à ces turbulences : "Ce que nous voulons, ce n'est pas qu'un, deux ou trois gouvernements prennent les commandes, mais que l'Europe le fasse."

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