segunda-feira, 16 de maio de 2011

Que s'est-il passé au Sofitel: les hypothèses qui circulent

Que s'est-il passé au Sofitel: les hypothèses qui circulent

L'hôtel Sofitel de New York, où séjournait Dominique Strauss-Kahn, le 15 mai 2011.
L'hôtel Sofitel de New York, où séjournait Dominique Strauss-Kahn, le 15 mai 2011. (© AFP Jewel Samad)

Pour l’instant, une seule version des faits est disponible. C'est celle de la femme de chambre, abondamment relayée par la police de New York. Cette version de la victime présumée, très précise, accable Dominique Strauss-Kahn. Il a décidé de nier et de plaider non coupable. Depuis, en partie grâce aux tenants du complot, de nombreuses théories circulent et alimentent les fantasmes.

La version de la jeune femme

Taux de probabilité: le plus haut pour le moment.
Même si la majorité de la classe politique française semble plus préoccupée par le sort de DSK, de ses proches ou de la France, la principale victime présumée pour le moment est cette femme de chambre d'un hôtel chic. Elle aurait été forcée de pratiquer une fellation à un inconnu alors qu'elle venait nettoyer une chambre. Vous pouvez lire (ou relire) sa version complète ici.

Pourquoi est-ce la version la plus crédible:
La police de New York a abondamment relayé les propos de la jeune femme et l’a jugée suffisamment crédible pour aller arrêter Dominique Strauss-Kahn à l’aéroport.
Le Sofitel a déclaré que c’était une personne modèle, insoupçonnable de complot. Joint par Libération.fr dimanche, un employé de l'hôtel expliquait: «la seule chose que je puisse dire pour le respect de cette femme après toutes les horreurs dites, c'est que cette femme de chambre est une excellente employée du Sofitel, travailleuse, certainement pas une prostituée ou impliquée dans un complot.»
Plusieurs sites Internet et blogs se sont d’ailleurs indignés de la certaine légèreté avec laquelle son témoignage et la question du viol pouvait être traités en France, notamment Slate, une chroniqueuse du Nouvel Obs Plus ou L’imparfaite. D'autre part, une jeune écrivaine, Tristane Banon, envisagerait de porter également plainte contre DSK. Il l'aurait agressée sexuellement en 2002, avec un mode opératoire étrangement ressemblant.

Pourquoi il pourrait y avoir un doute:
De nombreuses personnes se sont fait la même réflexion. Pourquoi la femme de ménage serait entrée dans la chambre alors qu’il y avait quelqu’un? Selon la police de New York, elle ne savait pas qu’un homme était présent.
A sa décharge, on ne parle pas ici d’une petite chambre d’hôtel mais d’une grande suite, avec plusieurs pièces. L'horaire (midi selon la police de New York) correspond également aux heures habituelles où les clients doivent avoir quitté la chambre s'ils n'ont pas réservé la nuit d'après.
La configuration de la suite 2806, dans laquelle a séjourné DSK, «n'est pas très pratique» et peut expliquer «qu'on n'entende pas du tout une employée entrer dans la chambre», a déclaré pour sa part à l'AFP Paul Dubrule, cofondateur d'Accor.
Par ailleurs, DSK nie formellement les accusations de la femme de chambre, et plaide non-coupable.

La version des avocats: DSK était parti de l'hôtel au moment des faits

Taux de probabilité: incertain.
Selon RMC, la ligne de défense des avocats serait la suivante: le directeur du FMI aurait payé et quitté l’hôtel vers midi, soit une heure avant que les faits ne se produisent, selon la version de la femme de ménage citée par la police. Il aurait ensuite rejoint sa fille pour déjeuner puis aurait pris un taxi pour aller à l'aéroport, prendre un avion réservé longtemps à l'avance.
Là, il se serait rendu compte de l'oubli de son téléphone portable et aurait appelé l'hôtel pour qu'on le lui apporte, ce qui aurait permis à la police de le localiser. Ce comportement, s'il est avéré, n'est pas caractéristique, c'est le moins que l'on puisse dire, de quelqu'un qui se pense coupable et qui se sait peut-être poursuivi.

Pourquoi cette version ne pourrait (déjà) pas tenir:
Premier point, la femme de ménage a formellement reconnu DSK.
Deuxième point, selon les informations recueillies auprès de la police de New York par notre correspondant sur place Fabrice Rousselot, l'agression sexuelle présumée au Sofitel serait intervenue vers midi et non plus vers 13 heures. «Nous avions dit initialement que c'était aux alentours de 13 heures, en fait c'était plus proche de midi», a expliqué ce matin Paul J. Browne, le commissaire adjoint et porte-parole de la police de New York, sans livrer d'autres explications. La police reconnait que DSK serait parti à 12h28 de l'hôtel, effectivement.

La théorie complotiste ou fétichiste

L'hypothèse du «piège à miel» a été très vite avancée, notamment par des personnalités politiques ou médiatiques comme Christine Boutin ou Bernard Tapie. Dans un entretien «off» à Libération, le 28 avril, DSK lui-même révélait avoir peur de tomber dans un tel traquenard (à lire en zone abonnés). Il s’était mis alors à imaginer «une femme [qu’il aurait] violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou un million d’euros pour inventer une telle histoire…».
Que ce soit en faveur du piège ou de l’agression, l’intérêt marqué de DSK pour les femmes de chambre semblait être connu. Le député Bernard Debré, très dur contre lui depuis le début de l’affaire, a ainsi déclaré à l'Express: «ce n'est pas la première fois que DSK se livrait à ce genre d'agissements au Sofitel. C'est là qu'il descendait toujours. Ça s'est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. Tout le monde le savait dans l'hôtel». Il n'a pas précisé d'où il tenait ces informations ou s'il pouvait les prouver.
En 2009, un blog parisien de ragots, Mixbeat, très connu pour ses déclarations à l’emporte-pièce et ses fausses informations entrecoupées de vraies révélations, écrivait un article sur la sexualité de Strauss-Kahn qui résonne étrangement aujourd'hui. On pouvait notamment y lire: «D'autres rumeurs, mais de NYC cette fois. (...) Eh bien, pour DSK, son fantasme, c'est les femmes de ménage des hôtels de luxe. A ce propos, une rumeur parle d'actes sexuels rémunérés avec des femmes de ménage, vous savez celles qui viennent défaire le lit pour préparer la chambre pour la nuit.»
Le Parisien.fr a été le premier site français important à reprendre cette rumeur dimanche, jugeant alors que «dans ce scénario, la femme de ménage n'est pas une vraie femme de ménage. Et les théoriciens d'un complot d'y voir la preuve que n'importe qui de bien organisé pouvait donc précipiter dans la suite une jeune femme irrésistible. DSK lui-même aurait pu penser qu'il s'agissait d'un jeu...».

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