segunda-feira, 30 de maio de 2011

Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?

Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?

Le sujet : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
Le corrigé :
Ce sujet interroge sur le rapport passé, présent, futur, suggérant que le passé est un poids et que l’action historique et individuelle doit s’en libérer pour être ! Tout cela avec un œil favorable pour le futur, promesse de nouveauté, d’inconnu, et donc livré à tous les imaginaires, par opposition au passé trop commun et rabâché. Pourtant, négliger le passé peut être un danger et peut-être que l’obstacle est plutôt le présent et ce qu’il peut être.
Auteurs en référence : Nietzsche, Aron, Sartre (liberté, projet)
Plan proposé :
I. Dans le passé, pas d’avenir
II. Sans conscience du passé, pas d’avenir
III. Autres conditions : avoir un futur est différent d’avoir un avenir
I. Dans le passé, pas d’avenir
Oublier = ignorer, ne pas tenir compte, laisser tomber…
1. Ne peut apparaître que le passé soit une contrainte pour faire le futur : on peut ici penser à la critique nietzschéenne.
Dans la seconde considération intempestive de l’excès de conscience historique qui a pour conséquences :
  • le passéisme -> la « manie de l’antiquaille » -> incapacité à se tourner vers l’avenir, qui est disqualifié par avance
  • l’esprit de vengeance -> on est incapable de voir le présent détaché du passé, on y rejoue le passé d’où répétition, piétinement, absence de progrès
  • on avance dans le présent à la manière d’un « chien limier », on cherche des traces, incapable de saisir le neuf, d’envisager d’autres possibles.
2. Inutilité des leçons de l’histoire : chaque événement est une seule et unique fois, avec changement de contexte, d’acteurs, etc. Ne pas avoir la mémoire de son passé, c’est le subir, comme celui qui souffre d’un passé caché, non su.
Transition : Négliger le passé peut apparaître comme quelque chose de nécessaire, mais est-ce pour autant légitime et raisonnable de n’avoir aucune connaissance du passé ? Peut-on le nier ?
II. Sans conscience du passé, pas d’avenir
1. On peut bien sûr penser au devoir de mémoire comme un hommage, une dette envers le passé qui permet de restituer ainsi une continuité dans le temps, une filiation, transmettre un héritage. Se libérer totalement du passé pourrait être prendre le risque de se perdre en perdant ses racines, ce qui nous constitue et permet ensuite de s’orienter.
2. La conscience du passé permet justement de s’en libérer, en faire le deuil : effet cathartique de la conscience historique. « La conscience du passé est constituée de l’existence historique » (R. Aron). D’où le drame de l’amnésique, qui a un passé ignoré mais qui le détermine malgré tout et contre lequel il ne peut rien.
3. La connaissance du passé permet de libérer présent et avenir en ayant une compréhension du présent (conséquences du passé), une vue des mécanismes de l’histoire et des éléments sur la nature humaine qui permettent d’éclairer l’action.
Bergson distingue le rêveur (sans mémoire), l’impulsif (sans mémoire) et l’homme d’action qui sait convoquer le passé, les souvenirs utiles pour agir.
Oublier, c’est aussi pardonner, ne pas être dans le ressentiment, et pour cela, il faut savoir ce qu’on pardonne. Pardonner n’est pas perdre la mémoire, mais en avoir une, considérer le passé comme passé.
Transition : Donc ce qui est nécessaire, ce n’est pas d’oublier le passé mais d’en avoir mémoire et connaissance de manière pertinente en évitant les excès. Mais cela suffit-il pour se donner un avenir ?
III. Autres conditions : avoir un futur est différent d’avoir un avenir
1. La liberté d’action dans l’histoire : ne pas être forcément seul auteur mais en tout cas acteur.
2. Assumer ses responsabilités en tant que sujet de l’histoire et de sa propre vie, ne pas se cacher derrière fatalisme et déterminisme ou derrière l’idée que nous ne sommes pas seuls à la faire.
3. Avoir un projet aussi bien individuel que collectif, ne pas se contenter de ce qui est, de l’immédiat.
4. Garder une certaine foi en l’avenir : après une idéologie du progrès, on sombre parfois dans un pessimisme d’humeur et la crainte des utopies.

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