sábado, 15 de setembro de 2012

Manifestações em Portugal, segundo o "Le Monde"

Manifestation contre l'austérité à Lisbonne, le 15 septembre.

Des dizaines de milliers de personnes manifestent contre l'austérité au Portugal

Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi 15 septembre à Lisbonne et dans plusieurs villes du Portugal, contre les mesures d'austérité du gouvernement de centre-droit qui a récemment mis le feu aux poudres en annonçant un renforcement de la rigueur.

"Stop au terrorisme social""Ceux qui volent le Portugal doivent être jugés","Bientôt l'Etat volera les morts", pouvait-on lire sur les nombreuses banderoles et affiches brandies à Lisbonne par les manifestants. "Que la troïka aille au diable"était le principal slogan pour signifier le rejet des mesures de rigueur imposées par les trois bailleurs de fonds du Portugal, l'UE, le FMI et la BCE, en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé au pays en mai 2011.

"JE LUTTE POUR PRÉSERVER MON EMPLOI"

Les forces de l'ordre restaient discrètes dans la capitale portugaise, mais un hélicoptère de la police survolait la manifestation, provoquant de fréquentes huées."Ce gouvernement va tuer le Portugal, et si nous ne faisons rien ce sera pire", déclarait Ivan Rodriguez, un trentenaire qui reconnaissait manifester pour la première fois. "Je lutte pour préserver mon emploi et celui des autres", ajoutait-il.
Les manifestations qui, outre Lisbonne, avaient également lieu dans une trentaine de villes portugaises, convoquées sur Facebook par des universitaires, artistes, poètes ou musiciens, revendiquaient un caractère apolitique. Elles étaient toutefois soutenues par des partis d'extrême-gauche et le principal syndicat portugais, la CGTP qui a prévu un grand rassemblement le 29 septembre.
A Lisbonne, dans une ambiance bon enfant, de nombreux manifestants frappaient sur des tambours, donnaient des coups de sifflets, actionnaient de petits avertisseurs ou tapaient dans leurs mains pour faire le plus de bruit possible.

RENFORCEMENT DE L'AUSTÉRITÉ

Le mécontentement s'est nettement amplifié après les récentes décisions du gouvernement du premier ministre Pedro Passos Coelho de procéder cette année à de nouvelles augmentations d'impôts et de prévoir pour l'année prochaine une hausse de 11 % à 18 % des cotisations salariales, une mesure qui, selon des experts, équivaut à la perte d'un mois de salaire. A Porto, la grande ville du nord du pays, des milliers de personnes ont réclamé la démission du premier ministre."Passos, démission""Le peuple ne veut pas d'un voleur au pouvoir", ont crié les protestataires.
Depuis l'obtention du plan de sauvetage, le gouvernement a déjà procédé à des baisses de salaires des fonctionnaires et des augmentations d'impôts avec en particulier des hausses sensibles de la TVA. "Les impôts et la TVA m'ont étranglée. Il m'est impossible de conserver mon personnel", indiquait Ana Paulo Figueiredo, une restauratrice d'une cinquantaine d'années. "Il faut un referendum. Le peuple doit donner son avis", ajoutait-elle. "On en assez de ce gouvernement qui n'est rien d'autre qu'une mafia sans compétence", renchérissait Vitoria Pato, une retraitée de 85 ans.
Depuis qu'il a annoncé un renforcement de l'austérité, le premier ministre essuie un flot de critiques non seulement de la part de l'opposition de gauche, mais aussi de plusieurs de ses alliés politiques et même du patronat. Principal axe de sapolitique, l'austérité a entraîné une forte contraction de l'économie – 3,3 % au deuxième trimestre –, tandis que le chômage dépasse les 15 % de la populationactive. Pris à la gorge, le gouvernement a dû admettre qu'il ne pourrait remplircette année son engagement de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB. Face à cette situation, la troïka a accordé au gouvernement un délai supplémentaire pour réduire les déficits.

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