quarta-feira, 28 de novembro de 2007

TRATADO DE DEMAGOGIA APLICADA

Traité de démagogie appliquée

Sarkozy, la récidive et nous

La démagogie, ce n’est pas flatter le peuple, c’est l’abaisser. L’histoire est pleine de ces flatteurs-là, prêts à tout, même au pire, pour asseoir leur popularité et forcer leur succès. Le mal est ancien, presque aussi vieux que la politique : il apparaît à l’horizon ded la démocratie . Quel besoin d’en parler encore ? Peut-être parce que cette démagogie est un des maux les plus insidieux de la République et que ce danger est, aujourd’hui, présent en France.

La peur du crime a toujours été l’un des terrains favoris des populistes. La loi sur la récidive, votée à la fin de l’année 2005, est un exemple parfait de cette démagogie en marche, de ses dangers et de ses dégâts. Fondé sur une falsification du droit, de la réalité et de la pratique des tribunaux, sur une méconnaissance totale de ce qu’est réellement la récidive ou de ce que sont les récidivistes, sur une ignorancce voire un mépris de toutes les recherches scientifiques, ce texte inutile ne sert en réalité qu’à alimenter un discurs électoraliste, celui du ministre de l’Intèrieur Nicolas Sarkozy en particulier. En somme, la récidive est un prétexte et cette loi un dangereux instrument de propagande.

Rédigé par Serge Portelli, magistrat confirmé, ce livre décortique d’abord les présupposés idéologiques qui ont conduit à l’élaboration de cette loi. Après avoir passé en revue les principales inepties de ce texte, l’ouvrage rétablit la vérité sur ce qu’est la récidive en partant des données les plus actuelles de la recherche et établit une liste de propositions sur ce que pourrait être une véritable politique en la matière.

Pour l’auteur, il y a surtout urgence à ne plus légiférer. Il faut plutôt repenser l’action politique qui ne se résume pas à la confection de lois nouvelles. Une attitude, moins médiatique, qui réclame seulement de la pédagogie et un peu de courage politique.


Serge Portelli

Serge Portelli est vice-président du Tribunal de grande instance de Paris. Il a co-rédigé avec Sophie Clément et Gérard Lopez Le droit des victimes (Dalloz, 2003).

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