Une hypothèse scientifique est une construction de l’esprit qui consiste à rendre compte du réel ou plus exactement de notre rapport au réel à des fins de connaissance. Une hypothèse est en ce sens un outil de travail mais elle n’a elle-même aucune valeur de preuve. Elle est plutôt un point de départ qui sert au raisonnement qui ne sera validé qu’au terme d’un long processus. Ainsi quand Galilée fit rouler ses sphères sur un plan incliné ou quand Toricelli fait l’hypothèse d’un poids sur l’eau…ce fut nous dit Kant « une révélation lumineuse » pour tous les physiciens Cependant, l’hypothèse de départ n’est pas elle même prouvée. Or on nous demande ici si l’on peut prouver une hypothèse scientifique, mêlant ainsi le thème de la démonstration et celui de l’expérience qui est généralement compris comme validant la première. Le problème est donc de s’interroger sur la valeur d’une hypothèse scientifique en tant que point de départ d’un raisonnement juste universel. Car du point de vue de la science, l’enjeu est bien la vérité mise en question par la démarche de l’esprit qui consiste à poser un principe non fondé ou non justifié, c’est-à-dire sans preuve. Une hypothèse peut-elle être scientifique si elle n’est pas elle même fondée ? Mais alors on n’aurait plus besoin de démonstration, on aurait d’emblée une vérité, ou plutôt un dogme de la pensée admis de manière universelle. Il faut donc définir l’hypothèse relativement à la preuve qu’elle prétend soutenir et interroger cette dernière comme venant infirmer ou confirmer l’hypothèse.
Qu’est-ce qu’une hypothèse scientifique ?
Les hypothèses et les idées
Il ne faut pas confondre les hypothèses et les simples idées. Ex. L’idée de Dieu, L’idée de l’âme, ces idées, toutes légitimes soient-elles ne peuvent pas être prouvées, ce sont selon Kant des antinomies de la raison. Les idées ne réclament aucune preuve, elles ont un rôle par exemple en morale pour l’idée de Dieu qui est régulatrice.
La preuve de l’hypothèse scientifique.
C’est la démarche de la science expérimentale qui pose l’hypothèse comme nécessaire point de départ du raisonnement et comme preuve l’expérience. Au XX° siècle la médecine expérimentale de Claude Bernard devient le modèle de la science et prétend étendre le caractère démontrable aux autres sciences. Or, les preuves qui se font en éprouvette ne sont pas transposable à tous les objets de la connaissance. C’est en particulier la difficulté des sciences humaines qui ne se fondent sur aucune expérience vérifiable en laboratoire !
La preuve ne fait pas la scientificité
La non validation de l’hypothèse de l’inconscient psychique par Freud peut expliquer le fait que malgré les preuves de la nécessite et de la légitimité de son hypothèse, Freud ne parvient pas à démontrer l’existence d’un inconscient psychique. Le gain d’intelligibilité et une « pratique couronnée de succès » qu’il prétend avoir en faisant l’hypothèse de quelque chose qui en nous, nous échappe n’est pas validé. Si la preuve ne fait pas la scientificité, il faut s’interroger sur l’hypothèse elle même et se demander si elle nécessite une validation par la preuve
Une hypothèse n’est pas seulement confirmée elle doit être falsifiée
C’est l’épistémologue Karl Popper qui émet l’explication de la falsification d’une hypothèse. L’expérience peut prouver qu’une théorie est fausse (elle contredit l’hypothèse) mais elle ne peut pas prouver qu’elle est vraie (quand elle la confirme). Celui qui fait une expérience ne confirme donc pas l’hypothèse mais il doit aussi la mettre à l’épreuve de sa possible réfutation. Les hypothèses qui refusent cette épreuve n’ont pas de contenu expérimental et ne sont donc pas scientifiques. La réfutabilité, c’est donc pouvoir montrer que l’hypothèse est fausse (falsifiabilité), qu’une expérience contraire peut être avancée et qu’il est donc possible de changer le point de départ du raisonnement.
Le caractère de l’hypothèse est d’être un outil provisoire du raisonnement
L’hypothèse n’est jamais définitive
Soutenir qu’une hypothèse doit être prouvée c’est montrer le caractère aléatoire des points de départ de la science. Or si une hypothèse n’est acceptée qu’aussi longtemps qu’elle n’est pas réfutée, c’est que la science n’est pas établie définitivement. Une hypothèse qui se justifie de preuves n’est d’ailleurs pas scientifique, chercher des raisons, des confirmation n’est pas du domaine de la raison et de la démonstration mais de l’opinion ou de la croyance.
L’hypothèse scientifique se passe de preuve
Si la science elle même n’a pas besoin de justification, l’hypothèse a cependant un statut important de point de départ du raisonnement. Ce qui lui donne alors son caractère universel et qui permet de transmettre le savoir, est le raisonnement lui-même qui en quelque sorte se justifie par l’évidence de la raison. On est dans le débat entre théorie et expérience de savoir lequel des deux est premier a été tranché par Kant : « que toute connaissance commence avec l’expérience, cela ne signifie pas qu’elle dérive de l’expérience » Ainsi, les faits observés ne suffisent pas, il faut le travail de la raison pour construire une hypothèse.
La valeur de l’hypothèse
On peut dire qu’une hypothèse scientifique a sa valeur dans son caractère non prouvé. Par exemple la notion d’évolution de Darwin ne permet pas d’expliquer des faits d’observation mais est une verité expliquée ; il n’y a pas de preuve mais des raisonnements ( la relation entre les espèces actuelles et les fossiles, les affinités anatomiques ou morphologiques des espèces, etc) cohérents et donnant un sens construit autour de concepts. Les faits ne sont jamais des preuves, les hypothèses ne sont que des constructions de la pensée obéissant aux règles précises de la rationalité. Qu’une hypothèse reste réfutable et provisoire, c’est ce qui fait sa valeur.
Il ne faut pas confondre les hypothèses et les simples idées. Ex. L’idée de Dieu, L’idée de l’âme, ces idées, toutes légitimes soient-elles ne peuvent pas être prouvées, ce sont selon Kant des antinomies de la raison. Les idées ne réclament aucune preuve, elles ont un rôle par exemple en morale pour l’idée de Dieu qui est régulatrice.
La preuve de l’hypothèse scientifique.
C’est la démarche de la science expérimentale qui pose l’hypothèse comme nécessaire point de départ du raisonnement et comme preuve l’expérience. Au XX° siècle la médecine expérimentale de Claude Bernard devient le modèle de la science et prétend étendre le caractère démontrable aux autres sciences. Or, les preuves qui se font en éprouvette ne sont pas transposable à tous les objets de la connaissance. C’est en particulier la difficulté des sciences humaines qui ne se fondent sur aucune expérience vérifiable en laboratoire !
La preuve ne fait pas la scientificité
La non validation de l’hypothèse de l’inconscient psychique par Freud peut expliquer le fait que malgré les preuves de la nécessite et de la légitimité de son hypothèse, Freud ne parvient pas à démontrer l’existence d’un inconscient psychique. Le gain d’intelligibilité et une « pratique couronnée de succès » qu’il prétend avoir en faisant l’hypothèse de quelque chose qui en nous, nous échappe n’est pas validé. Si la preuve ne fait pas la scientificité, il faut s’interroger sur l’hypothèse elle même et se demander si elle nécessite une validation par la preuve
Une hypothèse n’est pas seulement confirmée elle doit être falsifiée
C’est l’épistémologue Karl Popper qui émet l’explication de la falsification d’une hypothèse. L’expérience peut prouver qu’une théorie est fausse (elle contredit l’hypothèse) mais elle ne peut pas prouver qu’elle est vraie (quand elle la confirme). Celui qui fait une expérience ne confirme donc pas l’hypothèse mais il doit aussi la mettre à l’épreuve de sa possible réfutation. Les hypothèses qui refusent cette épreuve n’ont pas de contenu expérimental et ne sont donc pas scientifiques. La réfutabilité, c’est donc pouvoir montrer que l’hypothèse est fausse (falsifiabilité), qu’une expérience contraire peut être avancée et qu’il est donc possible de changer le point de départ du raisonnement.
Le caractère de l’hypothèse est d’être un outil provisoire du raisonnement
L’hypothèse n’est jamais définitive
Soutenir qu’une hypothèse doit être prouvée c’est montrer le caractère aléatoire des points de départ de la science. Or si une hypothèse n’est acceptée qu’aussi longtemps qu’elle n’est pas réfutée, c’est que la science n’est pas établie définitivement. Une hypothèse qui se justifie de preuves n’est d’ailleurs pas scientifique, chercher des raisons, des confirmation n’est pas du domaine de la raison et de la démonstration mais de l’opinion ou de la croyance.
L’hypothèse scientifique se passe de preuve
Si la science elle même n’a pas besoin de justification, l’hypothèse a cependant un statut important de point de départ du raisonnement. Ce qui lui donne alors son caractère universel et qui permet de transmettre le savoir, est le raisonnement lui-même qui en quelque sorte se justifie par l’évidence de la raison. On est dans le débat entre théorie et expérience de savoir lequel des deux est premier a été tranché par Kant : « que toute connaissance commence avec l’expérience, cela ne signifie pas qu’elle dérive de l’expérience » Ainsi, les faits observés ne suffisent pas, il faut le travail de la raison pour construire une hypothèse.
La valeur de l’hypothèse
On peut dire qu’une hypothèse scientifique a sa valeur dans son caractère non prouvé. Par exemple la notion d’évolution de Darwin ne permet pas d’expliquer des faits d’observation mais est une verité expliquée ; il n’y a pas de preuve mais des raisonnements ( la relation entre les espèces actuelles et les fossiles, les affinités anatomiques ou morphologiques des espèces, etc) cohérents et donnant un sens construit autour de concepts. Les faits ne sont jamais des preuves, les hypothèses ne sont que des constructions de la pensée obéissant aux règles précises de la rationalité. Qu’une hypothèse reste réfutable et provisoire, c’est ce qui fait sa valeur.
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