Cet ouvrage a pour but de remettre en cause la possibilité de fournir une légitimation philosophique au droit du souverain à prescrire la peine capitale.
La peine de mort est-elle moralement justifiable et juridiquement légitime ? Est-il possible de mettre en cause le fondement du droit souverain à condamner à mort ?
À partir d’une analyse des différents modèles philosophico-politiques justifiant le pouvoir, et afin de problématiser le rapport entre le pouvoir souverain et la peine capitale, cet ouvrage tend à mettre en lumière la manière dont la source de légitimation du « pouvoir de donner la mort » a été défendue, tout au long des siècles, par la reconnaissance d’une base théologique à l’autorité. La tentative de déconstruire le lien entre théologie et politique et l’ouverture sur une vision normativiste du pouvoir constituent, au contraire, la base théorique de l’argumentation abolitionniste. À travers un travail théorique minutieux, mettant en lumière les insuffisances de la position favorable à la peine de mort ainsi que le concours d’éléments étrangers à la théorie du droit – tels que l’aspect rituello-sacrificiel – pour justifier l’exécution capitale, cette étude montre que si l’on place la dimension transcendante du pouvoir souverain avant l’identité morale de l’individu, alors la mise à mort du criminel peut être justifiée. Au contraire, une idée différente de la constitution du sujet impose de chercher un fondement ultime à l’inviolabilité de l’individu contre le pouvoir lui-même et donc de conclure à l’inadmissibilité morale de mettre à mort un homme, quel que soit le crime qu’il ait commis.
À partir d’une analyse des différents modèles philosophico-politiques justifiant le pouvoir, et afin de problématiser le rapport entre le pouvoir souverain et la peine capitale, cet ouvrage tend à mettre en lumière la manière dont la source de légitimation du « pouvoir de donner la mort » a été défendue, tout au long des siècles, par la reconnaissance d’une base théologique à l’autorité. La tentative de déconstruire le lien entre théologie et politique et l’ouverture sur une vision normativiste du pouvoir constituent, au contraire, la base théorique de l’argumentation abolitionniste. À travers un travail théorique minutieux, mettant en lumière les insuffisances de la position favorable à la peine de mort ainsi que le concours d’éléments étrangers à la théorie du droit – tels que l’aspect rituello-sacrificiel – pour justifier l’exécution capitale, cette étude montre que si l’on place la dimension transcendante du pouvoir souverain avant l’identité morale de l’individu, alors la mise à mort du criminel peut être justifiée. Au contraire, une idée différente de la constitution du sujet impose de chercher un fondement ultime à l’inviolabilité de l’individu contre le pouvoir lui-même et donc de conclure à l’inadmissibilité morale de mettre à mort un homme, quel que soit le crime qu’il ait commis.
Table des matières
Introduction
Avant-proposLa peine de mort dans le monde : la situation actuelle
Considérations préliminaires sur la valeur de la peine
Considérations préliminaires sur la valeur de la peine
PREMIÈRE PARTIE. — THÉORIE DE L’ÉTAT ET MODÈLES JURIDIQUES
Chapitre premier. Le modèle « théocratique »Le « peuple élu » et la loi du talion
Le Christianisme entre pouvoir spirituel et temporel
L’État islamique et la « shari’a »
Chapitre II. Le modèle « jusnaturalistico-contractualiste »Le droit de garder la vie et le fondement du droit de punir : le modèle Hobbesien
Le droit de se faire justice soi-même : la fondation du droit de punir selon Locke
La perte de la citoyenneté : le modèle pénal chez Rousseau
Chapitre III. Le modèle « décisionniste »La « décision exceptionnelle » : de Schmitt à Benjamin
La violence fondatrice comme « force de loi » : de Benjamin à Derrida
« Théologie politique » et « Homo sacer »
Chapitre premier. Le modèle « théocratique »Le « peuple élu » et la loi du talion
Le Christianisme entre pouvoir spirituel et temporel
L’État islamique et la « shari’a »
Chapitre II. Le modèle « jusnaturalistico-contractualiste »Le droit de garder la vie et le fondement du droit de punir : le modèle Hobbesien
Le droit de se faire justice soi-même : la fondation du droit de punir selon Locke
La perte de la citoyenneté : le modèle pénal chez Rousseau
Chapitre III. Le modèle « décisionniste »La « décision exceptionnelle » : de Schmitt à Benjamin
La violence fondatrice comme « force de loi » : de Benjamin à Derrida
« Théologie politique » et « Homo sacer »
DEUXIÈME PARTIE. — ABOLITIONNISME ET ANTI-ABOLITIONNISME
Chapitre premier. L’approche « conséquentialiste » : la peine de mort comme dissuasionL’abolitionnisme des Lumières
Une question d’utilité
La valeur morale de la prévention
Chapitre II. L’approche « déontologique » : la peine comme juste rétributionLe modèle kantien
Le critère « œil pour œil » et « vie pour vie »
Les autres arguments du rétributivisme et les conclusions abolitionnistes
Chapitre III. Une approche « spiritualiste » : la peine comme expiationLa position d’Hegel
La rédemption attendue et la réhabilitation niée
Chapitre premier. L’approche « conséquentialiste » : la peine de mort comme dissuasionL’abolitionnisme des Lumières
Une question d’utilité
La valeur morale de la prévention
Chapitre II. L’approche « déontologique » : la peine comme juste rétributionLe modèle kantien
Le critère « œil pour œil » et « vie pour vie »
Les autres arguments du rétributivisme et les conclusions abolitionnistes
Chapitre III. Une approche « spiritualiste » : la peine comme expiationLa position d’Hegel
La rédemption attendue et la réhabilitation niée
TROISIÈME PARTIE. — PEINE CAPITALE ET REFLEXION ANTHROPOLOGIQUE : LA DYNAMIQUE SACRIFICIELLE
Chapitre premier. Le bouc émissaireÀ travers la pensée de René Girard
Dynamique sacrificielle et peine de mort
La « sacralité » du condamné
Chapitre II. Une perspective psychanalytique« Éros et Thanatos »: la dynamique sacrificielle
Freud et Reik : la fascination de la peine capitale
Chapitre III. Le rituel de l’exécutionL’échafaud entre histoire et symbole
Le corps du condamné : entre « punir et surveiller »
Délit et péché : pouvoir souverain et puissance divine
Chapitre premier. Le bouc émissaireÀ travers la pensée de René Girard
Dynamique sacrificielle et peine de mort
La « sacralité » du condamné
Chapitre II. Une perspective psychanalytique« Éros et Thanatos »: la dynamique sacrificielle
Freud et Reik : la fascination de la peine capitale
Chapitre III. Le rituel de l’exécutionL’échafaud entre histoire et symbole
Le corps du condamné : entre « punir et surveiller »
Délit et péché : pouvoir souverain et puissance divine
Conclusion
Daniela Lapenna est docteur de recherche en philosophie politique et juridique et membre de l’équipe de recherche PHILéPOL de l’Université Paris Descartes.
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