sábado, 15 de setembro de 2012

Por "bazófia" (fanfarronice) ou ortodoxia orçamental o Governo português desafia o povo. É assim que o Le Monde vê a coisa.


Face à l'austérité, les Portugais se rebiffent
LE MONDE | 11.07.2012 à 15h37 • Mis à jour le 11.07.2012 à 22h46
Par Claire Gatinoi

Ils ont longtemps été les élèves modèles de la zone euro. Ceux qui acceptaient, presque sans broncher, la médecine des bailleurs de fonds du pays, la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
Quand les Grecs descendaient dans la rue, que les Espagnols s'indignaient, les Portugais, eux, se résignaient face à une austérité visant à réduire le déficit public de 9,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 4,7 % en 2012.
Ce temps-là est-il révolu ? Mercredi 11 juillet, les médecins portugais devaient entamer une grève de deux jours, promettant la plus forte mobilisation depuis vingt ans. Les professionnels ne décolèrent pas et ont le soutien de patients exaspérés de voir le système de santé se dégrader.
Les listes d'attente s'allongent avec le manque de personnel et les tickets modérateurs sont en hausse pour les usagers du service public. Quant aux médecins, ils acceptent mal de voir leurs salaires réduits avec la suppression de leur quatorzième mois de salaire.
A leurs côtés, les infirmiers exigent l'annulation d'une décision du gouvernement de recourir à des prestataires de services privés, payés moins de 4 euros de l'heure, rapporte l'AFP.
HÔPITAUX SURENDETTÉS
L'objectif du gouvernement est de faire faire des économies aux hôpitaux surendettés. Et il y a urgence. Lundi 9 juillet, le laboratoire allemand Merck KGaA, lassé de ses factures impayées, a menacé de renoncer à ses projets de recherche médicale au Portugal.
"Une confiance réciproque est un point important. Mais le manque d'envie de l'Etat portugais de payer réduit cette confiance", a expliqué Fritz Sacher, représentant de Merck au Portugal dans le Financial Times Deutschland.
Mais cette fois-ci, les Portugais ne semblent pas disposés à se laisser faire. La colère monte et se ressent dans la cote de popularité du gouvernement, en baisse ces derniers mois.
C'est que, depuis le début de l'année, "les gens commencent véritablement à ressentir l'austérité qui jusqu'ici restait très théorique, explique Diogo Teixeira, du fonds d'investissement Optimize.
Les fonctionnaires et retraités ont dû renoncer à leur treizième et à leur quatorzième mois, qui servaient, bien souvent, à payer les vacances et les impôts.
Ce dispositif pourrait toutefois être remis en question en 2013. La Cour constitutionnelle a estimé que cette mesure était inconstitutionnelle, car inégalitaire, ne frappant qu'une partie de la population et imposée sans limite de temps.
ZÈLE DU GOUVERNEMENT
Par bravade ou souci d'orthodoxie budgétaire, le gouvernement de Pedro Passos Coelho (PSD, centre-droit) a répliqué qu'il la rendrait constitutionnelle... en exigeant des sacrifices équivalents aux Portugais du secteur privé.
L'Etat ne veut pas se priver des quelque 2 milliards d'euros apportés par ce dispositif. Avec une récession estimée à 3 % cette année, "il est déjà difficile de tenir les objectifs de déficit", constate Gilles Moëc, chez Deutsche Bank.
En 2011, poursuit-il, le transfert à l'Etat des réserves de retraite des banques avait artificiellement réduit le déficit d'à peu près trois points de PIB. Une telle aubaine ne se reproduira pas.
Mais peut-être le gouvernement espère-t-il, en faisant preuve de zèle, avoir droit, comme l'Espagne, à plus de temps que prévu pour assainir ses finances.

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