Faire de l'autisme la grande cause nationale 2011
Par Anne Jouan
24/09/2010 | Mise à jour : 09:57
24/09/2010 | Mise à jour : 09:57
Une éducatrice s'occupe d'un enfant autiste à l'institut médico-éducatif «Les petites victoires», le 24 avril 2008 à Paris. (crédits photo: Franck Fife/AFP)
La prise en charge de ce handicap qui touche une personne sur 150 est insuffisante en France.
La France compterait, selon les dernières estimations, quelque 400.000 autistes, soit une personne sur 150. En avril dernier, deux députés UMP, Daniel Fasquelle et Jean-François Chossy, avaient déposé une proposition de loi visant à faire de ce grave trouble du comportement la grande cause nationale de l'année 2011. «L'intérêt est de donner un coup de projecteur extraordinaire sur l'autisme et ce, pendant toute une année, plaide Jean-François Chossy, député de la Loire et par ailleurs auteur de la loi sur le handicap du 11 février 2005. Car notre objectif est de pouvoir développer les méthodes d'accompagnement des autistes.»Près de 200 associations de parents d'autistes demandent également que le label «grande cause nationale 2011» soit attribué à cette maladie. Elles ont d'ailleurs lancé une pétition qui demande un dépistage et un diagnostic du handicap «le plus tôt possible, dans certains cas dès 18 mois». Leur texte propose également de reconnaître et de généraliser les thérapies éducatives et comportementales qui optimisent le développement des capacités cognitives et sociales. Enfin, elles veulent développer des programmes d'accompagnement adaptés permettant l'intégration sociale, scolaire et professionnelle.
«L'autisme reste un handicap très méconnu, déplore la présidente de l'association Autisme France, Danièle Langloys. Il s'agit d'un handicap moteur, sensoriel, cognitif et psychique qui constitue un grand problème de santé publique». Elle estime qu'environ un enfant autiste sur trois n'a pas été diagnostiqué comme tel. Ce qui empêche les petits patients et leur famille de bénéficier d'une aide spécifique telle que les auxiliaires de vie scolaire par exemple.
«Défaillance de notre système»
Aujourd'hui, de nombreuses familles choisissent d'envoyer leur enfant autiste en Belgique, faute de structures d'accueil suffisantes en France. «Ces centres accueillent entre 6000 à 10.000 Français, dénonce Jean-François Chossy. Or, c'est l'État français qui verse les aides financières.» Un point de vue que partage Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais et maire du Touquet-Paris-Plage. «On marche sur la tête! Que des familles soient contraintes de se rendre en Belgique pour être prises en charge montre bien la défaillance de notre système», estime-t-il. Il est donc urgent de développer l'accompagnement des autistes dans notre pays.Un sondage, réalisé en juin en ligne par l'Institut Médiaprism auprès de 2256 personnes (avec redressement de l'échantillon pour qu'il soit représentatif), fait apparaître que 84% des personnes interrogées seraient favorables à ce que l'autisme devienne la grande cause nationale 2011 (24% très favorables, 60% plutôt favorables, 13% plutôt pas favorables, 3% pas du tout favorables).
La décision finale sur l'opportunité de faire de l'autisme une grande cause nationale incombe au premier ministre, François Fillon. Ce dernier devra trancher, car d'autres maladies telles que l'obésité sont également candidates.
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