Les dettes illégitimes. Quand les banques font main basse sur les politiques publiques
François Chesnais
Novembre 2011
L’économiste François Chesnais a développé une analyse critique de la finance internationale du point de vue politique et social. Son dernier ouvrage s’articule autour d’une démonstration : la dette publique est fille du néolibéralisme. Le propos met au jour des rapports de classe s’inscrivant dans le temps long des économies modernes. Il détaille avec pédagogie les rouages d’une accumulation financière ayant pour pendant l’accumulation de passifs. Puisque les dettes découlent de politiques faites de largesses fiscales pour les ménages aisés et pour les capitaux, mais aussi de la diminution de l’investissement dans les services publics et de l’accroissement des inégalités, se pose la question de leur légitimité. Dès lors, Chesnais plaide pour une mobilisation populaire internationale en faveur de l’annulation des dettes publiques, et prône l’appropriation sociale du secteur bancaire. « Ce qui nous a manqué, en tant qu’anticapitalistes, ce ne sont pas les propositions. Il y en a beaucoup dans nos cartons. Ce qui nous a fait défaut, ce sont les leviers politiques capables de créer les conditions d’une transition économique et sociale. Lorsque s’en présente un, il faut le saisir. »
Bruno Tinel
Raisons d’agir, Paris, 2011, 160 pages, 8 euros.
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