L'Union européenne au chevet du Portugal
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 24.03.11 | 07h04 • Mis à jour le 24.03.11 | 14h31
"J'espère que les difficultés politiques qui sont apparues au Portugal (...) seront réglées dès que possible", a-t-il ajouté. "Car il est important pour la confiance dans l'économie portugaise que le consensus, dont je pense qu'il existe au Portugal, concernant la nécessité de mener à bien la consolidation budgétaire et les réformes structurelles, soit clairement réaffirmé".
Le premier ministre, José Socrates, a présenté mercredi soir sa démission, prenant acte du rejet à la chambre des députés d'un nouveau programme d'austérité censé éviter au pays de demander l'aide internationale. Ces nouvelles mesures d'austérité, afin de "garantir" une réduction du déficit public à 4,6 % du PIB en 2011, puis à 3 % dès 2012 et à 2 % en 2013, avaient été soutenues par les dirigeants de zone euro le 11 mars.
Après les plans de sauvetage financiers internationaux décidés l'an dernier pour la Grèce puis l'Irlande, le pays risque de devoir demander de l'aide à ses partenaires européens dans un contexte budgétaire dégradé. Les pays européens se préparent ainsi à débloquer à plus ou moins brève échéance des prêts en faveur du Portugal, dont les taux d'emprunt sur les marchés financiers grimpent fortement. Le montant d'une éventuelle aide au Portugal avait été estimé à environ 50 milliards à l'automne. Depuis, un haut responsable européen a évoqué un montant pouvant atteindre jusqu'à 100 milliards d'euros.
Le chef du Parti social-démocrate portugais (centre droit), Pedro Passos Coelho, donné favori en cas d'élections, souhaite que son pays éviter de recourir à un plan d'aide financier tel que ceux octroyés à la Grèce et à l'Irlande. "J'espère que les prochaines élections vont permettre d'obtenir un gouvernement plus fort, capable de maîtriser le déficit avec un programme de consolidation budgétaire plus sévère que celui que nous avions", avec le premier ministre démissionnaire, José Socrates, a-t-il dit.
Après une période d'accalmie, l'Union monétaire pourrait donc être précipitée dans une nouvelle zone de turbulences, susceptible de placer l'Espagne à son tour en première ligne face aux marchés. Le pays n'est pas à l'abri, alors que l'agence de notation financière Moody's a annoncé jeudi qu'elle abaissait d'un cran ou plus les notes de 30 banques espagnoles.
Les dirigeants de l'UE vont aussi tenter de retrouver un minimum de cohésion au sujet de l'intervention militaire en Libye. Menée par Paris et Londres, elle est boudée par Berlin. Et au sein de l'OTAN, les pays alliés ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord pour savoir qui prendra la direction des opérations. Affaiblie par ses dissensions, l'UE se prépare à jouer un rôle humanitaire dans un deuxième temps en Libye, quitte à sécuriser l'opération par des moyens militaires.
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