“Il y a des naturels particuliers, retirez et internes : Ma forme essentielle, est propre à la communication, et à la production : je suis tout au dehors et en evidence, nay à la societé et à l'amitié : La solitude que j'ayme, et que je presche, ce n'est principallement, que ramener à moy mes affections, et mes pensees : restreindre et resserrer, non mes pas, ains mes desirs et mon soucy, resignant la solicitude estrangere, et fuyant mortellement la servitude, et l'obligation : et non tant la foule des hommes, que la foule des affaires. La solitude locale, à dire verité, m'estend plustost, et m'eslargit au dehors : je me jette aux affaires d'estat, et à l'univers, plus volontiers quand je suis seul. Au Louvre et en la presse, je me resserre et contraints en ma peau. La foule me repousse à moy. Et ne m'entretiens jamais si folement, si licentieusement et particulierement, qu'aux lieux de respect, et de prudence ceremonieuse : Nos folies ne me font pas rire, ce sont nos sapiences. De ma complexion, je ne suis pas ennemy de l'agitation des cours : j'y ay passé partie de la vie : et suis faict à me porter allaigrement aux grandes compagnies : pourveu que ce[…]”
Excerto de: Michel De Montaigne. “Les Essais - Livre III.” iBooks. https://itun.es/pt/kxB_K.l
Sem comentários:
Enviar um comentário