Le pape, Benoît XVI, renonce à son pontificatLe Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le
Le pape Benoît XVI a annoncé sa renonciation dans un discours prononcé en latin lors d'un consistoire au Vatican, lundi 11 février. Celle-ci devrait prendre effet àpartir du 28 février, selon le porte-parole du Saint-Siège.
"Je suis convaincu que mes forces, vu mon âge avancé, ne me permettent plus d'exercer correctement le ministère. Dans le monde actuel, en proie à des changements constants, la vigueur du corps et de l'esprit est nécessaire pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Evangile. Cette force, ces derniers mois, m'a manqué, et m'oblige à reconnaître mon incapacité à bien gérer le ministère qui m'a été confié."
"Je suis convaincu que mes forces, vu mon âge avancé, ne me permettent plus d'exercer correctement le ministère. Dans le monde actuel, en proie à des changements constants, la vigueur du corps et de l'esprit est nécessaire pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Evangile. Cette force, ces derniers mois, m'a manqué, et m'oblige à reconnaître mon incapacité à bien gérer le ministère qui m'a été confié."
- Un nouveau pape avant Pâques au terme d'un processus complexe
- Une situation qui n'est pas sans précédent
- Un pape marqué par l'histoire du XXe siècle
- Paris salue une "décision respectable"
Dans son annonce en latin traduite ensuite par le Vatican, et retranscrite par le site Radio Vaticana, Benoît XVI, agé de 85 ans, explique avoir pris sa décision "aprèsavoir examiné à plusieurs reprises [sa] conscience devant Dieu". "Je suis convaincu que mes forces, vu mon âge avancé, ne me permettent plus d'exercercorrectement le ministère", a dit le pape.
Peu après cette annonce, le porte-parole du Vatican, le père Lombardi a expliqué qu'un nouveau pape serait élu avant Pâques, soit le 31 mars. "Le pape a annoncé qu'il renoncera à son ministère à 20 heures, le 28 février. Commencera alors la période de 'sede vacante' ('siège vacant')", a précisé le père Lombardi.
L'élection d'un nouveau pape est un processus complexe qui débute par la convocation au Vatican des cardinaux. Il s'achève par la bénédiction apostolique Urbi et Orbi du nouveau pape.
Federico Lombardi a également précisé que Benoît XVI n'aura "aucun rôle" dans le conclave qui conduira à une nouvelle élection, et devrait mener "une vie de prière" après avoir quitté ses fonctions. "Il a dit très souvent qu'il voulait dédier son temps à la prière, à la réflexion éventuellement à l'écriture (...) Cela dépendra de lui", a-t-il dit.
Si le cas ne s'était pas produit depuis plus de six siècles, la renonciation d'un pape s'est déja produite à de nombreuses reprises dans l'histoire de l'église catholique.
Premier pape allemand depuis le XIe siècle, il était monté sur le trône de saint Pierre le 19 avril 2005. Il fêtera son 86e anniversaire le 16 avril. Né Joseph AloisRatzinger, dans une famille modeste de la très catholique Bavière, le futur Benoît XVI était entré en 1939 au petit séminaire. La même année, il est inscrit aux jeunesses hitlériennes, un enrôlement devenu obligatoire par décret.
Eminent professeur de théologie, il devient archevêque de Munich et Freising, en Bavière, entre 1977 et 1981, date à laquelle son prédécesseur, Jean Paul II, l'appelle à Rome pour prendre la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ex-Saint Office. Son élection comme pape, le 19 avril 2005, avait été perçue comme un très grand honneur national par les Allemands. Le quotidien populaireBild, le plus lu d'Europe, en avait fait l'une de ses premières pages les plus célèbres en titrant : "Nous sommes pape !".
Dans un livre d'entretiens paru en 2010, Benoît XVI évoquait déjà la question de sa renonciation. Il expliquait à l'époque que "quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plusassumer la charge de son ministère, alors il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer."
Le président français a été le plus prompt à régair à cette nouvelle. Il a jugé cette décision "éminemment respectable". "C'est une décision humaine et une décision liée à une volonté qui doit être respectée", a dit le chef de l'Etat.
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