Le surmoi: il faut, je dois... (présentation de livre) Par Saverio Tomasella, Psychanalyste Éditions EYROLLES Les mots de la psychanalyse Mai 2009 |
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. Présentation de l'ouvrage « Le surmoi ne contraint pas seulement, ne condamne pas seulement, il aime aussi et protège : il est ambivalent. » Francis Pasche, Le passé recomposé. Le « sur-moi » est connu pour être le « gendarme », la « grosse voix » ou la « sentinelle », un système interne de contraintes : règlement intérieur et tribunal intime. Il s’agit avant tout d’un organe de répression. Issu du réservoir pulsionnel et intriqué au « ça », le surmoi est moins connu dans ces aspects d’incitation à la décharge pulsionnelle. En effet, si le surmoi se pose souvent en censeur du plaisir, de la liberté et de l’amour, il va parfois curieusement exercer des pressions irrépressibles en faveur de la jouissance, et plus précisément de certaines formes de jouissances, spécifiques à telle famille ou telle institution. De ce fait, il peut aussi bloquer l’accès à la connaissance. D’autant que le surmoi a une face interne qui bride ou désorganise la vie intime, mais sa face externe est culturelle et sociale. La fonction surmoïque agit aussi dans les couples et les groupes… Si Freud a progressivement dessiné les contours de cette « instance psychique », à partir de ce que l’enfant entend, puis lit et voit, il est important de repérer avec Ferenczi que les grossièretés et les injures façonnent le surmoi autant qu’elles en expriment la férocité. Il devient alors possible de définir un « surmoi incestueux » : monstre intérieur de contraintes déshumanisantes issu de l’inceste avec le père, prototype de tous les incestes et abus pédosexuels. Aujourd’hui, suite à Maria Torok, puis Serge Tisseron, nous connaissons les effets des transmissions inconscientes entre les générations : cryptes, secrets, fantômes dans l’arbre généalogique. L’obscure influence du surmoi présente des ramifications lointaines et profondes ! Comment se libérer vraiment ? Par un long et patient travail, avec l’aide d’un tiers professionnel. Il existe trois principes civilisateurs : l’interdit de l’inceste (donc du viol (1)), l’interdit du cannibalisme (donc du meurtre (2)), l’interdit du parasitage (donc de l’esclavage (3)). En dehors de ces trois interdits fondamentaux, qui valent autant sur le plan physique, que dans toutes les dimensions psychiques, nous avons intérêt à nous délester de nos préjugés et de nos idées préconçues. Assouplir et alléger son « règlement intérieur » permet de vivre plus largement et plus simplement, seul autant qu’en relation… Notes: (1) Le soubassement inconscient de la pornographie est une mise en scène de l’inceste et une légitimation de la profanation. En niant l’amour, la parité et la relation, elle bafoue le fondement même des mouvements d’humanisation de chaque être. (2) Hormis les situations extrêmes et rares de défense légitime de la vie… (3) Y compris, bien entendu, l’esclavage que constitue la prostitution. | ||||
Par Saverio Tomasella, Psychanalyste Éditions EYROLLES . |
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